Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur.
Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable.
Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses manières repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. En Angleterre, on crie à celui qui ne se tient pas à distance : keep your distance ! – Par ce moyen, le besoin de chauffage mutuel n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais en revanche on ne ressent pas la blessure des piquants…
Arthur SCHOPENHAUER, LA fable des Porcs-Epics, Parerga et Paralipomena (1851)
Et si, il y a déjà 163 ans, Arthur SCHOPENHAUER évoquait la nécessité de règles pour permettre -tout simplement -le vivre ensemble…
Nous sommes en 2013, sur le groupe Pavillon, et si la fable du Porc-Epic était revisitée …
Lors d’une réunion d’enfants, un groupe de préadolescents s’était mis autour de la table pour discuter autour du mot « loi ». Mais aussitôt, ils s’aperçurent que leurs représentations étaient différentes, ce qui les fit réfléchir sur « A quoi sert la loi ? », « quelle est la différence entre la règle et la loi ? ». Quand le besoin d’impulser cette réflexion fut inéluctable, le même inconvénient se renouvela, à savoir les transgressions du cadre et de la loi au sein même du groupe se perpétuaient, de façon qu’ils étaient sanctionnés de çà et de là entre incompréhension et souffrance, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver un piètre intérêt à s’initier au droit, qui leur rendit la situation supportable.
Ainsi, le besoin du « vivre ensemble », né de l’apprentissage des règles et de leur mise en pratique, pousse les enfants à rencontrer des policiers. Ils visitèrent le commissariat de Barrouin à Saint-Etienne, interrogèrent les officiers qui font appliquer la loi : ils apprirent que si les droits de chacun par rapport aux autres n’étaient pas déterminés, ce serait le chaos, le chacun pour soi, la loi pose des limites à chacun. La loi prévoit des sanctions contre ceux qui ne la respectent pas : Et si Arthur était là, aurait-il été aussi surpris que les enfants d’apprendre que voler un bonbon ou un Iphone 5S est répréhensible de la même manière ? Sans cette obligation commune, les droits des uns et des autres n’existeraient plus. La loi n’est pas seulement répressive, mais elle est avant tout faite pour les protéger. L’intérêt grandissant qu’ils finissent par découvrir, les amène à vouloir rencontrer d’autres corps de métiers : juge, députés …. Par ce moyen, les enfants développent la culture du droit car « nul n’est censé ignorer la loi », et un apprentissage de la vie en collectivité.
Mr JUANICO, député, a répondu favorablement à l’invitation des enfants, il viendra sur le groupe échangé autour de la loi et les invite à l’assemblée nationale, à suivre ….
Les Jeunes et l’Equipe Educative de PAVILLON