10/2018 – Diagnostic des territoires d’intervention de la Prévention Spécialisée

Depuis le mois de Mars 2018 notre service de Prévention Spécialisée a entamé un travail de diagnostic de ses territoires d’intervention qui sont au nombre de huit :

Ce travail se déroule sur huit mois, il se terminera donc au 15 Novembre 2018 environ.

L’origine de ce diagnostic est interne à Sauvegarde42. Différents éléments ont conduit la Direction Générale à mettre en place cette démarche :

  • Un contexte politique en pleine mutation, en effet le changement de statut de Saint Etienne Métropole dans le cadre de la loi du 27 janvier 2014 induit un transfert de la compétence de Prévention Spécialisée du Département vers la Métropole. La difficulté au sein de notre service à construire, formaliser et mettre en relief clairement la connaissance que nous avons des territoires.
  • La volonté portée par la Direction Générale de Sauvegarde 42 de mettre en oeuvre des projets jeunesse de territoire répondant aux problématiques spécifiques de chaque territoire.

Au travers de cette démarche, nous recherchons à préparer notre avenir en lien avec le Conseil Départemental de la Loire et la Métropole de Saint Etienne. En effet, avec une telle matière issue de notre connaissance des besoins des territoires et des jeunesses, nous pourrons construire l’avenir de la Prévention Spécialisée.

I- Une démarche participative

J’ai été chargé de mettre en œuvre les modalités techniques et la gestion du cadencement de la démarche. Dans ce cadre tout le service s’est investi tant dans le travail de réflexion sur notre méthodologie scientifique que dans le recueil de données ou dans l’analyse du matériau.

A ces différents temps de travail ont participés de façon volontaire des chefs de services, des éducateurs de rue et des psychologues du service. L’intégralité du dispositif ayant été réfléchi de façon collaborative puis validé par la direction.

II- L’utilisation d’outils issus des sciences sociales

Le recueil de données

Ce travail de diagnostic se situe dans une sociologie “compréhensive”, c’est à dire qu’il vise à rendre intelligible le point de vue réflexif des acteurs sur le territoire qu’ils habitent ou sur lequel ils travaillent. Ceci permettant de mettre à jour les jeux d’acteurs et les dynamiques de territoire.

Notre volonté a été de mettre en perspectives ces différents points de vue selon deux axes :

  • Quantitatif : un apport statistique centré sur nos territoires visant à contextualiser la démarche,
  • Qualitatif : le point de vue des habitants (jeunes et adultes) et celui de nos partenaires : les professionnels de l’insertion professionnelle, de la protection de l’enfance, des polyvalences de secteur, de l’éducation populaire, de l’habitat social …

Le travail de recueil de données statistique a été effectué auprès de l’INSEE, de la CAF, de l’Observatoire des Territoires et des CCAS.

Pour le recueil des données qualitatives, nous nous sommes engagés à réaliser 52 entretiens semi-directifs auprès d’habitants des territoires. Ces entretiens sont faits par les éducateurs conformément à ce qui a été décidé collectivement. A ceux-ci s’ajoutent des entretiens informels auprès des jeunes et des observations de territoire réalisés dans le cadre de notre intervention ordinaire (dont le nombre a été difficile à quantifier au départ).

En ce qui concerne le recueil du point de vue des professionnels, nous avons organisé des sessions de travail pour chaque territoire d’intervention. Ces temps ont été dynamiques, nous avons utilisé une méthodologie d’animation issue de l’éducation populaire et avons réuni dans ce cadre 63 partenaires répartis sur tous les territoires.

L’analyse

Nous sommes aujourd’hui dans la phase d’analyse. C’est un travail de construction de savoir empirique qui repose sur la mise à plat de toutes les données grâce à différents outils (cartes heuristiques et tableaux d’analyse synchroniques) afin de mettre en perspective rigoureusement les subjectivités recueillies.

Notre objectif est d’asseoir notre expertise des territoires pour donner force et  cohérence à nos projets à venir. Ce travail a également été proactif afin de commencer à mettre en dynamique les habitants et nos partenaires potentiels autour de projets que nous pourrons porter dans l’avenir.

Pour conclure, c’est une belle aventure collective dans laquelle beaucoup de salariés ont investi du temps de travail et de la matière grise. Certes, elle suscite des frustrations liées notamment à la contrainte de l’agenda mais je suis persuadé que le résultat de notre travail sera de qualité d’autant qu’il recoupe directement les missions de veille sociale et de développement social local qui sont aux fondements de l’existence de la prévention spécialisée.

 

Rémi SEUX

Chargé de mission 

Diagnostic des territoires de la prévention spécialisée

Sauvegarde 42